Les élections parlementaires et la situation de la société allemande en 2013
Les élections parlementaires et la situation de la société allemande en 2013 ©Mathilde Tuyet Tran, France 2013
L’atmosphère avant les élections en Allemagne cette année semble calme. Je connais un Allemand, 40 ans, père de deux enfants, il hausse les épaules, «ils ne font que rarement ce qu’ils ont promis avant d’être élu!». Lui, il doit toujours payer presque 700 € par mois pour la garde d’un enfant, le loyer de 1.100€ par mois lui semble “bon marché”, c’est une chance, dit il. Chaque mois, il doit savoir comment gagner autant d’argent pour couvrir toutes les dépenses de la famille avec femme et enfants et ses contrats sont à renouveler tous les trois mois. Ses cheveux sont déjà blanchis de soucis.
Aux élections parlementaires allemandes et l’élection du premier ministre en 2009, l’alliance noir/jaune de la CDU/CSU et le FDP a le pouvoir dans les mains, avec les résultats de vote: CDU 27,3 %, CSU 6,5 % et le FDP 14,6%.
En 2009 le parti socialiste allemand, SPD, a obtenu seulement 23 %, soit une perte de 11,2 % par rapport à l’élection précédente de 2005, òu le SPD avait déjà perdu 4,3%.
Le mécontentement concernant des conséquences de la politique Hartz-IV du premier ministre Gerhard Schröder, introduites en 2004, ratifiées en 2005, en fut la raison principale.
En 2009, le nombre total des inscriptions était de 62.168.489 personnes, les votants étaient 44.005.575, soit 70,8%.
Suite aux résultats de 2009, le parlement fédéral allemand 2009-2013 comprend alors 622 sièges, le SPD (socialiste) ayant perdu 76 sièges n’obtient que 146 sièges, 194 sièges pour le CDU (droite, 14 sièges de plus), CSU (droite) a perdu un siège, reste 45 sièges, 93 sièges pour le FDP (centre), Die Linke (gauche) 76 sièges et 68 sièges pour les verts Die Grüne.
Le 28.10.2009 Angela Merkel a été ré-élu premier ministre pour la deuxième fois avec 323 voix pour, 285 voix contre et 4 abstentions. L’alliance noir/jaune (CDU/CSU/FDP) avait un total de 332 votes, ce qui signifie qu’elle a perdu 9 voix dans sa propre alliance.
Cette année, avant le vote, plusieurs sondages d’opinion sont également réalisés. Parmi les 38 thèmes majeurs cette saison d’élection, par exemple, fixer les salaires minimum, introduction les subventions pour les parents qui s’occupent de leurs enfants eux-même à la maison, permission l’adoption des enfants pour les couples homosexuels, la limitation de vitesse sur les autoroutes, le prix de l’électricité, l’élimination des subventions Hartz-IV si le demandeur a refusé d’accepter une proposition d’emploi, continuer de prélever directement les impôts pour d’Église,… il n’y a aucun sujet “maître”.
Pourtant, on parle des sujets “chauds”: la situation en Syrie, le mariage pour tous de la France, et encore, les dettes de la Grèce, l’admission de la Turquie dans l’Union Européenne.
Entre-autre, la CDU/CSU continue son programme de protection de famille: allocation supplémentaire pour les parents qui s’occupent eux même de leurs enfants, contre l’adoption pour les homosexuels, la pilule “d’après” doit être prescrite par un médecin.
L’industrie est satisfaite de leurs positions économiques: pas de contrôle de vitesse sur les autoroutes, pas de régularisation de l’Etat pour le prix d’électricité, pas d’augmentation d’impôts sur les salaires élevés, pas de revenu minimum sans aucune condition, pas de réduction l’âge de retraite, pas d’interdiction d’exportation d’armement…
Les autres “positions contre” de la CDU/CSU plaisent aussi aux électeurs: contre l’admission de la Turquie dans l’Union Européenne, les allocataires de Hartz-IV doivent accepter un “offre d’emploi” sous menace de supprimer les allocations, contre l’ouverture d’une assurance maladie pour chaque personne.
À part des positions différentes sur divers thèmes, les partis SPD, FDP, die Linke et die Grüne sont sur la même ligne en prévoyant la permission d’adoption des enfants par les couples homosexuels et l’introduction du référendum au niveau national.
Le dimanche 22/09/2013, après la clôture du scrutin à 18.00 heures, la presse a annoncé les résultats préliminaires. Le lundi matin, les résultats officiels ont été annoncés. En conséquence, le CDU a gagné 34,1% et le CSU a réussi 7,4% (7,7 % d’augmentation au total), le SPD (socialiste) a seulement 25,7%, les Verts 8,4%, Die Linke (parti de gauche) a remporté 8,6%, et, le FDP en perdant 9,8% a seulement en final 4,8%.
Ainsi, le premier ministre Angela Merkel va probablement être ré-élue pour une troisième mandat 2013-2017. Une sensation dans l’histoire de l’Allemagne, jusqu’à présent, seul Konrad Adenauer a réussi trois mandats de suite.
Le parti SPD, a probablement été affecté par la perte de confiance du Parti socialiste français (PS) du président François Hollande (actuellement à 23% de confiance d’après les sondages), qui est intervenu au siège du parti SPD. Cette intervention ne pouvait pas faire monter la côte.
Le nouveau parlement allemand a 630 sièges, répartis selon le ratio suivant: CDU 255 sièges, pour CSU 56 sièges, SPD 192 sièges , les Verts die Grüne 63 sièges, et 64 sièges pour Die Linke. Le parti FDP, avec le résultat en dessous du seuil d’entrée en Bundestag de 5%, est exclus du parlement allemand pour la législature 2013 à 2017, un choc jamais connu dans l’histoire du parti, 93 députés du FDP doivent quitter immédiatement le Bundestag.
Quoique les deux partis CDU/CSU, ayant gagné 62 sièges supplémentaires dans cette élection, ont au total 311 sièges, mais pour obtenir la majorité au parlement (absolute Mehrheit: 315 sièges) ils ont besoin d’un lien avec un autre parti pour les 4 voix de majorité manquante.
Quelle coalition sera possible d’après madame Angela Merkel: noir(CDU/CSU) et vert (Grüne) ou noir et rouge (SPD)?
La «cuisine électorale allemande» montre bien l’ambiguïté de certains partis car une alliance à la gauche SPD-Linke-Grüne (319) serait supérieure à la droite CDU/CSU (311).
Le taux de participation à cette élection qui augmente au fil du temps: 71,5% des 61,8 millions d’ électeurs, s’accompagne en réalité un déficit de presque 370.000 personnes inscrites, en comparaison avec les 62.168.489 inscrits aux élections 2009.
La société allemande en 2013 expose certains problèmes fondamentaux qui, dans les années à venir ne pourraient changer rapidement et dans le fond, ce sont des problèmes de nature à long terme.
La question de population
A la fin du mois de mai 2013, la presse allemande s’inquiétait aux vu des résultats du recensement de 2011. Ce n’est que deux ans plus tard, maintenant, que les autorités statistiques nationales, le Statistisches Bundesamt, a publié les détails.
Par conséquent, contrairement à la précédente estimation, la population de l’Allemagne, n’est pas d’environ 82 millions comme admis, mais en fait, l’Allemagne a seulement 80,2 millions d’ habitants. Ce résultat a entraîné des conséquences pratiques, parce que les états fédéraux reçoivent les subventions de l’État fédéral liés aux nombre de la population.
Selon l’Institut fédéral allemand de la statistique, en 2001 (année du changement du Deutsche Mark dans le système de l’Euro), et aussi en 2004 (lorsque le gouvernement rouge/vert du Premier ministre Gerhard Schröder, SPD, et Joschka Fischer, Bündnis90/Die Grünen, introduit la réforme des politiques Hartz-IV du marché du travail), la population allemande était encore de 82.440.000 personnes.
Quatre ans plus tard, en 2008, la population de l’Allemagne n’était que de 82 millions (-400.000)… et puis diminue continuellement à environ 80.520.000 habitants (d’après les statistiques officielles en 2012 sur la base du recensement de 2011. Das Statistik-Portal.).
Voici un résumé de la population après le recensement 2011 de l’Institut fédéral allemand de la statistique ( Bevölkerung und Erwerbstätigkeit 2011 – vorläufige Ergebnisse der Bevolkerungsfortschreibung – Grundlage auf des Zensus 2011):
1990 ………. 79 753 personnes
1991 ………. 80 274
1992 ………. 80 974
1993 ………. 81 338
1994 ………. 81 538
1995 ………. 81 817
1996 ………. 82 012
1997 ………. 82 057
1998 ………. 82 037
1999 ………. 82 163
2000 ………. 82 259
2001 ………. 82 440
2002 ………. 82 536
2003 ………. 82 531
2004 ………. 82 500
2005 ………. 82 437
2006 ………. 82 314
2007 ………. 82 217
2008 ………. 82 002
2009 ………. 81 802
2010 ………. 81 751
2011 .. . . 80 327
2012 .. .. 80.523.746
Les statistiques de la population en Allemagne est assez précise, car l’Allemagne contrôle strictement les mouvements de la population avec les lois d’enregistrement de domicile temporaire ou définitive, surtout pour les étrangers (tous ceux qui ne sont pas allemands).
La population de 82 millions en 2008 est passée à 80 millions de personnes, aboutissant à la chute brutale en 2011, année de recensement, environ 2 millions de personnes de moins, mais alors où sont ils passés ?
En principe, les trois réponses possibles sont: le taux de naissance, le taux de décès et les mouvements rentrant/sortant d’émigration en Allemagne.
Les statistiques officielles indiquent en 2011, quelques 662.685 enfants sont nés (vivants), le décès de 852.328 personnes, soit un déficit de 189.643 personnes .
En 2012, le nombre est de 673.544 nouveau-nés, le décès de 869 582 personnes, soit encore un déficit de 196.038 personnes. (Statistisches Bundesamt, Geburten in Deutschland, 2012)
Le période «baby-boom » après la Seconde Guerre mondiale a atteint le plus haut sommet en 1964 avec l’acte de naissance de 1,4 millions de bébés en Allemagne, puis diminuant de façon continue à partir des années 70.
Les chiffres officiels fournis par l’Institut fédéral allemand des statistiques n’expliquent pas complètement les causes de réduction de la population soudaine en 2011.
Cependant, ces statistiques ont donnés une vision pas très bonne pour l’Allemagne: la réduction des naissances, l’augmentation de vieillissement de la société allemande, et la prévision qu’avec cette dynamique négative la population de l’Allemagne serait réduite à environ 65 à 70 millions de personnes d’ici 2060. À savoir que, la réduction de la population signifie également la réduction de la consommation sur le marché intérieur .
En 2008, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans représentaient 20 % de la population totale, cette proportion devrait passer à 34% en 2060.
En particulier, le nombre de personnes de plus de 80 ans en 2008 est de 4 millions (5% de la population), en 2050 le nombre de personnes âgées de plus de 80 passera à 10 millions, en d’autres termes, 1 sur 7 personnes sera âgée de 80 ans.
La question d’immigration
Une des mesures pour compenser la réduction de la population est l’assouplissement des mesures administratives et des contrôles aux frontières visant à empêcher l’immigration.
L’esprit allemand a souvent stigmatisé les étrangers en citant que les immigrants étrangers volent leurs emplois et profitent des avantages sociaux sans contribuer, sans oublier de parler d’autres sujets “qui fâchent” tels que la religion. Les immigrants doivent avoir des papiers en règle comme un permis de séjour, permis de travail, permis de conduire, casier juridique vierge… pour être admissible à vivre et travailler en Allemagne.
En effet, la société allemande a besoin de plus de travailleurs étrangers à bas salaires. Les étrangers, même nés et grandis en Allemagne, sont souvent harcelés, ridiculisés, intimidés, battus … par les camarades de classe, puis en recherchant du travail, ils sont également confrontés à de nombreux obstacles et difficultés, donc ils doivent trouver un moyen de subsistance dans les professions libérales comme le commerce, la restauration, les travaux à la tâche, à l’heure, par projet… Parfois, à cause d’un accident ou d’une maladie grave, la dégradation de l’échelle sociale incurable est très rapide, ils tombent dans une pauvreté profonde.
Le nombre d’immigrants rentrant en 2011 était de 958.299 personnes, face au nombre des sortants de 678.969 personnes, soit une augmentation de population de 279.330 personnes.
Il s’agit de la plus forte augmentation d’immigrants depuis 2004 (l’année que l’Allemagne a commencé à appliquer les politiques Hartz-IV, les allocations de chômage et sociales sont réduites au minimum).
Un événement spécial qui a commencé en mai 2011, des citoyens des pays ayant rejoint l’UE en 2004 comme Estonie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie , Slovénie, Tchéquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Chypre, ont immigrés en masse en Allemagne, menés par la Pologne avec 172.676 personnes, la Bulgarie avec 95.479 personnes et la Roumanie avec 51.612 personnes.
Le nombre d’immigrants venant des États-Unis en 2011 était de 32.089 personnes.
Le nombre d’immigrants vietnamiens en 2011 est exactement 3.904 personnes, alors que le nombre des Vietnamiens qui ont quitté l’Allemagne est de 3.062 personnes. ( Statistisches Bundesamt – Aussenwanderung – . 3.2 Wanderungen Deutschlands 2011 nach über die Grenzen Herkunfts – bzw Zielgebieten ) .
Selon les statistiques de 1950 à 2012, une période d’ immigration massive en Allemagne a duré de 1989 à 1995, le pic est atteint en 1992, avec 1.502.198 immigrants.
Depuis lors, chaque année, il y a au moins 600.000 personnes qui quittent l’Allemagne.
En fonction de la situation de la population et de la société, le gouvernement allemand étend ou restreint la distribution de la nationalité allemande aux étrangers résidant en Allemagne. Les statistiques officielles donnent les chiffres des étrangers naturalisés comme suit:
2003 140.731 (1,87 % de la population )
2004 127.153 (1,83 % de la population )
2005 117.241 ( 1,68 % de la population )
2006 124.566 (1,77 % de la population )
2007 113.030 (1,56 % de la population )
2008 94.470 (1,31 % de la population )
2009 96.122 (1,35 % de la population )
2010 101.570 (1,41 % de la population )
2011 106.897
2012 112.348
Le groupe naturalisé le plus grand vient de la Turquie. En dix ans (2002-2012) ce chiffre relève à 396.887 personnes. En 2012 il y a 33.246 personnes d’origine de la Turquie qui ont acheté la nationalité allemande.
De 2004 à 2011 il y a seulement 1.371 vietnamiens qui ont été naturalisés allemands (701 hommes, 670 femmes). Mais les dernières statistiques pour 2012 montrent que le nombre a doublé: 3.299 vietnamiens sont devenus allemands.
Le taux de chômage
Les changements démographiques sur la naissance, le décès et l’immigration causent bien sûr des conséquences directes sur le marché du travail/chômage, sur les fonds sociaux de pension, d’assurance maladie, de chômage.
Actuellement, l’Allemagne a près de 50 millions de personnes en âge de travailler (de 20 à 65 ans). Ce nombre va se réduire, surtout à partir de 2020. Il est prévu pour 2060, que le nombre des travailleurs âgés de 20-65 sera ramené à 33 millions de personnes, sous condition que chaque année le nombre d’immigrants soit positifs de 100.000 rentrants en plus.
Cela dit que la population active sera diminuée de 34% par rapport à 2008, un chiffre remarquable.
Les statistiques officielles du ministère du Travail (Bundesagentur für Arbeit) en août 2013 est 2.946.000 de chômeurs (6,8%), ceux qui ont encore le droit à 12 mois d’allocation de chômage, tandis que le nombre de chômeurs officiellement inscrits s’élève à 3.868.000 personnes (8,8%).
En fait, il y a une partie de la population qui est sans travail, sans être enregistré, de sorte que le nombre réel de chômeurs est toujours plus élevé que les statistiques officielles.
Les chiffres officiels du chômage réduit en dessous de 4 millions depuis 2007, dus aux nombre des travailleurs qui quittent massivement l’Allemagne en 2008 et 2009 ? ( Un total de 1.471.685 personnes ont quitté l’Allemagne pendant ces deux années. )
Les statistiques du chômage dans le tableau ci-dessous sont les donnés des chômeurs en droit à 12 mois d’ indemnités de chômage. Après un an, sans avoir trouvé un nouvel emploi, ils seront transférés au programme de Hartz-IV. Ceux qui sont au chômage, mais se trouvent dans une formation obligatoire, ne sont pas inclus dans les statistiques officielles du chômage .
Le taux de chômage officiel de l’Allemagne:
2012 2.896.985 personnes 7,6%
2011 2.975.836 7,9
2010 3.238.421 8,6
2009 3.414.531 9,1
2008 3.258.453 8,7
2007 3.760.076 10.1
2006 4.487.305 12,0
2005 4.860.909 13,0
2004 4.381.281 11,7
2003 4.376.795 11,6
2002 4.061.345 10,8
2001 3.852.564 10,3
2000 3.889.695 10,7
Par rapport à ces chiffres est un autre chiffre important, un exemple, en 2013, l’économie allemande a créé seulement 445 000 emplois! En réalité, une partie de ce chiffre est virtuel , les entreprises «gonflent» leurs compteurs d’embauche dans le but d’afficher une “image ” positive de l’entreprise, et d’accroître la valeur de leurs actions sur le marché boursier, mais ils n’ont pas d’emploi ni besoin des travailleurs supplémentaires.
La question des droits des femmes
Jusqu’à présent, personne n’avait osé parler des droits de l’homme en Allemagne, car l’Europe et le monde regardent l’Allemagne avec un œil plein d’admiration, le pays le plus puissant d’Europe avec une femme Premier ministre la plus puissante dans le monde. Toutefois, le 29.07.2013 le magazine sociologue-politique Der Spiegel a publié librement sur Internet trois épisodes avec le titre ” Europas Hurenhaus – Prostitution und Frauenhandel in Deutschland” (La maison européenne des prostituées – Prostitution et le marché des femmes en Allemagne) .
Le reportage au sujet de la loi, crée par la coalition rouge/vert de Gerharrd Schröder, l’ancien Premier ministre, et Joschka Fischer, ratifiée en décembre 2001 et appliquée à compter du 01/01/2002, intitulée “Das Prostitutionsgesetz (Gesetz zur Regelung der Rechtsverhältnisse der Prostituierten – ProstG , BGBl I 2001, S. 3983 ; . FNA 402-39), la loi qui définit les bases juridiques de la prostitution, désormais reconnue comme une “profession”, et de la suppression de deux paragraphes dans le code pénal concernant l’exploitation des prostituées et le proxénétisme (§180a et §181a). Le présentateur du reportage parle d’ une “vision naïve des politiciens“.
La prostitution a été reconnue officielle comme une «profession», sous prétexte que ces femmes auront une assurance maladie et vont payer des impôts comme tous les autres travailleurs.
Par conséquence, les femmes au chômage, même les femmes au niveau intellectuel scientifique, ont reçu de la part de l’Agence d’Emploi (Arbeitsamt, Job-Vermittlung…) des proposition d’embauche en maisons closes, sous menace de supprimer/réduire l’allocation Hartz -IV (environ 400 € par mois), ou, qu’elles trouvent une «personne», qui peuvent assurer leur existence pour se marier.
Cette mesure de la répression, l’esprit de “faire terreur”, ont le but, de pousser les femmes de trouver des moyens d’échapper, en réduisant la demande de travail des femmes sur le marché du travail, réduire les statistiques du chômage, et ainsi réduire les dépenses du budget de chômage et de Hartz-IV.
Ainsi, on peut tout aussi bien dire que c’est une mesure de l’exploitation et de vol. Combien de femmes ont cotisé pour la caisse d’assurance chômage, assurance maladie, retraites, ont payé les taxes sur les salaires, l’impôt d’Église, impôt de solidarité pour l’ex- Allemagne de l’Est… depuis plusieurs décennies, mais à leur tour elles ont perdu, exploitée publiquement et officiellement par les gouvernements successifs.
Dans les trois épisodes de ce reportage, les images des maisons closes, dans la rue, et des nouvelles initiatives telles que les cabanes séparées avec des panneaux en bois pour les clients en voiture, sont présentées avec quelques chiffres.
La prostitution est devenue un marché important pour l’économie allemande avec un chiffre d’affaires de 14,5 milliards d’euros par an, avec environ 400.000 femmes prostituées, 70 % des prostituées sont des étrangères, principalement venant des pays de l’Est, 30% des femmes prostituées sont allemandes. Chaque jour, 1,2 million de personnes «achètent le sexe», ils viennent en groupes en autocar, comme touristes. Chacune des femmes doit «servir» au moins 30 clients par jour. Les prostituées dans les rues doivent gagner 450€ par jour, une fois «sexe à la française» ne coûte que 20 € (avec préservatif) ou 130 € (sans préservatif), elles doivent travailler souvent 13, 14 heures par jour pour gagner cet somme. Les prix dans les bordels étaient plus élevés, à partir de 30 €, chaque «exigence» des clients est ensuite ajoutée à la facture. Une formule ” Sexe-forfaitaires” est proposé à leurs clients de payer 99€ le droit de choisir librement parmi les 7 ou 8 prostituées, et de réclamer de leurs services autant de fois que besoins. Des villes comme Bonn, ancienne capitale ont même installé des horodateurs pour calculer le temps de travail des prostituées de la rue et surtout leurs parts d’imposition !
Le gouvernement et tous les partis politiques continue d’obliger uni-sono les chômeurs à accepter n’importe quelle “offre” de travail. Si une femme au chômage n’avait pas une autre possibilité d’issue, une autre aide que la “proposition officielle” de rentrer en service dans les maisons closes, òu est alors la justice, la démocratie, et la protection des droits de l’homme (et de femme) en Allemagne ? MTT
Notes:
Voici les liens des 3 épisodes sur Der Spiegel-Online ” Europas Hurenhaus – Prostitution und Frauenhandel in Deutschland” ( La maison européenne des prostituées – Prostitution et le marché des femmes en Allemagne ):
http://www.spiegel.de/video/das-prostitutionsgesetz-hat-die-lage-vieler-huren-verschlechtert-video-1286772.html#ref=vee
http://www.spiegel.de/video/mit-prostitution-werden-in-deutschland-14-5-milliarden-euro-umgesetzt-video-1286781.html
http://www.spiegel.de/video/aus-osteuropa-kommen-die-meisten-prostituierten-in-deutschland-video-1286783.html